03.06.2022
Dossier spécial 95 > Futur du travail : les compétences de demain.
Se préparer aux métiers du futur
« Maman, quand je serai grand j’aimerais être un gardien du métavers ».
Le monde accélère, les métiers changent et avec eux les rêves de nos enfants.
Certains scénarios annoncent 80% de nouveaux métiers en 2030, ce ne sont donc pas seulement les métiers de rêves de nos enfants qui vont changer, mais les nôtres aussi. Cependant, qui dit nouveaux métiers, dit nouvelles compétences. Sommes-nous prêts, un diplôme d’HEC Lausanne en main obtenu en 2010 (ou pire au siècle dernier) à embrasser les nouvelles carrières offertes par la giga-economy, la télé migration ou encore la réalité étendue ?
Se préparer à demain était une tâche relativement facile lorsque notre monde était simple et qu’il avançait sur une trajectoire linéaire et relativement lente. L’éducation avait une signification et une mission claire.
Aujourd’hui, notre monde accélère et nous devons nous adapter à un environnement changeant et nous préparer à un demain encore incertain.
Qu’elles soient rapides ou non, ces évolutions majeures sur le monde du travail – que ce soit pour certaines fonctions, métiers ou pour certaines industries – ne sont pas une fatalité imprévisible car elles sont souvent le résultat d’une évolution qui a souvent des origines plus lointaines et que nous pouvons anticiper.
Nous pouvons combattre l’obsolescence des compétences par l’anticipation.
Il nous est possible d’identifier l’émergence des technologies et de leurs potentiels disruptifs dans un environnement ou sur une chaîne de valeur et dans quelle mesure elles vont faire évoluer les métiers d’aujourd’hui. Nous pouvons nous les approprier pour en influencer les usages avant qu’ils ne soient dictés par des acteurs dominants. Mais se préparer à adapter nos services, nos produits et nos modèles d’affaires à demain exige une anticipation qui dépasse la décennie, car si mettre à jour le système d’exploitation de votre smartphone prend quelques minutes, mettre à jour votre propre système d’exploitation (à savoir vos compétences) prendra de longues années.
Dans le domaine de l’éducation, le délai entre l’identification de nouveaux besoins en termes de compétences et la sortie des premiers diplômés aux bénéfices desdites compétences est si long qu’on ne peut plus envisager de mettre à jour notre système, mais nous devons le mettre à demain.
Nous devons exploiter le potentiel de la prospective et œuvrer à la durabilité humaine.
La prospective consiste à comprendre les disruptions futures, à lever le voile de la complexité et à déterminer les actions à envisager aujourd'hui pour conserver, ou créer, un avantage concurrentiel. La durabilité humaine est le fait d'améliorer et d'adapter la pertinence, la valeur ajoutée et le bien-être de tous les individus, alors qu'ils continuent à vivre dans un environnement en constante évolution et de plus en plus perturbé.
Et c’est ce que nous faisons à HEC Lausanne, au Swiss Center for Positive Futures.
Et lorsque l'on veut s'attaquer à la complexité, la diversité est un atout. La diversité ne concerne pas seulement les genres et les races, mais aussi les générations. Alors que les seniors – nos Alumni – représentent la stabilité, la loyauté et donc la sécurité, les juniors – nos récents gradués et nos étudiants actuels – apportent l'instabilité, l'agilité et donc la résilience - toutes choses hautement nécessaires en période de troubles.
Nous nous réjouissons de collaborer avec les Alumni de HEC Lausanne, car si l’on ne peut pas prédire les métiers de demain, nous pouvons les façonner ensemble.
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