Le Magazine de l’Association des Alumni HEC Lausanne

01.06.2022
Dossier spécial 95 > Futur du travail : les compétences de demain.

Le futur, vu par ses acteurs

Et si nous pouvions prédire l’avenir ? Le monde du travail se trouve, une fois de plus, à la croisée des chemins. Pas de machine à vapeur cette fois-ci, mais un simple ordinateur portable et un virus qui rendent les possibilités à la fois infinies et imprévisibles. Néanmoins, une réponse peut être esquissée, à la lumière de ceux qui seront, et feront, le futur du monde professionnel : les étudiant.e.s. Après les avoir interrogés, voici leurs réponses.

Digitalisation et automatisation

Changements majeurs : digitalisation et automatisation… entre autres

Quand ils partagent leur vision pour le futur du monde du travail, un thème aussi récurrent qu’évident chez les étudiant.e.s est sa digitalisation. L'automatisation de plusieurs postes, voire secteurs, est ainsi perçue comme une menace. Beaucoup s’inquiètent de leur compétitivité face à des machines et des logiciels détruisant des jobs, et appréhendent de devoir s'"hyperspécialiser" pour rester compétitif. D’autres, en revanche, considèrent plutôt ce phénomène comme une opportunité : il permettrait une facilité de reconversion et une aisance de travail inédites. 

Télétravail et bien-être

Mais le sujet qui revient à chaque interview est le télétravail. Inévitable depuis près de deux ans désormais, il est plébiscité par nombre d’étudiant.e.s. Le travail à distance offre une flexibilité qui sera certainement amenée à rester. Ils sont cependant tout aussi nombreux à souhaiter lui imposer des restrictions ; en cause, une séparation des sphères privée et professionnelle au cœur des attentes estudiantines. Travailler en présentiel permettrait également une meilleure formation et une meilleure intégration des futures recrues.

Le télétravail s’inscrit donc dans une plus vaste volonté de flexibilité. Choisir ses horaires, avoir un salaire indexé sur la performance… L’avenir du pointage à 8h30 est à débattre. Largement partagée, l’idée d’un environnement de travail calme et harmonieux, tient de plus en plus du prérequis. Attention cependant à ne pas confondre bien-être au travail et fainéantise : cette volonté est à comprendre plutôt comme un changement de priorités. Il faut travailler certes, mais l’on travaille pour vivre, et non l’inverse.

La compétitivité, ennemi public n°1… 

A la question : “comment évoluera le monde du travail d’ici 10/20 ans”, la quasi-totalité des étudiant.e.s cite une compétitivité accrue. On retrouve ici l’automatisation et sa connotation négative, alors même que de plus en plus de candidats ont un diplôme universitaire. Acculée, la future génération de travailleurs voit se dresser le spectre du chômage et craint que leur diplôme soit inutile le moment venu.

… Et l’égalité, ami public de même numéro

Dans cette logique, elle prône un processus d’embauche valorisant autant le potentiel que l’expérience. Enfin et surtout, elle réclame à la grande majorité plus d’égalité entre sexes, origines, religions… aussi bien pendant qu’après l’entretien d’embauche. Pour cette génération, il est temps d’en finir une bonne fois pour toutes avec les discriminations en tous genres. Chaque personne devrait venir travailler le sourire aux lèvres -sauf le lundi matin éventuellement. Et chaque personne devrait repartir le soir avec ce même sourire et sa dignité intacte.

La question suivante portait sur une des dynamiques actuelles du marché du travail. Aujourd’hui, on change plus souvent d’employeurs et de domaines au cours de sa carrière qu’auparavant. La cause principale, selon la majorité des étudiant.e.s interrogés : un monde de plus en plus dynamique et de nouveaux enjeux auxquels il faut sans cesse s’adapter. Les motivations personnelles des employé.e.s tels que la recherche de meilleures conditions de travail, d’un meilleur salaire ou de nouveaux défis seraient d’autres facteurs d’influence. En outre, ceci est également accentué par une facilité de reconversion due à un système éducatif qui permet de se réorienter plus aisément.

Il est important de noter que la plupart des étudiant.e.s se reconnaissent dans cette dynamique. Cette tendance serait donc appelée à persister, même si une proportion significative (environ un tiers) des personnes interrogées ne s’y reconnaissent pas.

Et notre faculté dans tout ça ?

Les cours dispensés à HEC Lausanne seront indéniablement impactés par toutes ces évolutions. Nombre d’étudiant.e.s s’accordent sur la nécessité d’accentuer l’enseignement de certaines compétences, telles que la capacité d’adaptation -citée par une personne sur deux !- et les soft skills (communication, écoute, leadership…). La maîtrise de l’outil informatique et des nouvelles technologies est encore omniprésente dans les réponses que nous avons recueillies. C’est également ici que l’on retrouve le développement durable. Alors même que peu d’étudiant.e.s le citent comme un grand changement du monde professionnel dans les années à venir, quand on en vient aux compétences à développer, le résultat est sans appel : il faut inculquer aux futurs étudiantes et étudiants une connaissance accrue des défis environnementaux. Le nouveau programme E4S, faisant foi de la volonté de HEC Lausanne de s’adapter aux nouveaux enjeux du marché du travail, est un bon pas dans ce sens.

Sans surprise, l’entrée dans le monde du travail reste ainsi un processus angoissant pour la majorité des étudiant.e.s. La plupart s’inquiètent de leur manque d’expérience professionnelle, et surtout de la compétition. Peu rassurés, des phrases reviennent ainsi souvent. “Nous avons tous le même diplôme de commerce de toute façon”, semblent scander en chœur les futurs alumni de HEC Lausanne. Notre faculté gagnerait-elle à travailler son image de marque ?